Ma liberté...et la vôtre

(Attention, j’exclus volontairement la politique de cette chronique, et je ne souhaite pas qu’il en soit autrement, merci)

La liberté est un droit selon moi inaliénable. Personne ne devrait pouvoir vous ôter ce droit, pas même vous. Sauf éventuellement dans le cadre de rapports consentants entre adultes, mais c’est un autre débat. Etre libre, c’est agir et penser sans contrainte, en étant le seul décisionnaire.

Vous devez pouvoir être libre d’aimer, d’agir, d’essayer, de dire, de penser, de renoncer, d’hésiter, de ne pas savoir, de quitter, d'accepter, de prendre.

La liberté, c’est de pouvoir décider en concertation avec vous-même de ce que vous voulez faire de votre vie, de vos journées, de votre mariage ou de votre avenir sans que quiconque n’émette de jugement et ne vous impose sa propre vision des choses. C’est de pouvoir dire à une amie que vous n’êtes pas du tout d’accord avec elle, mais que vous respectez sa façon de faire, parce que c’est sa vie C’est de pouvoir prendre le temps nécessaire pour décider, sans que personne ne puisse vous mettre de pression. C’est de pouvoir vous mettre de côté quelques temps pour laisser à l’Autre un plus grand espace de réflexion.

En ce moment, plusieurs événements autour de moi me laissent face à un cruel dilemme auquel j’ai bien du mal à répondre. Laisser à chacun la liberté de faire et d’être versus ma liberté à moi de trouver que c’est de la connerie en barre ou que le choix est vite vu.

Difficile de trouver un juste milieu entre votre droit à être libre et le mien…A mon sens, la liberté est obligatoire. Mais du coup c’est un paradoxe que je ne peux pas vous imposer. Parce que vous n’avez peut-être pas envie d’entendre mon point de vue, parce que ma façon de penser et d’agir m’est propre et que du coup ce qui est valable pour moi ne l’est pas pour les autres. Ou tout simplement parce que peut-être en ce moment votre droit à l’inertie est plus fort que toutes les argumentations du monde.

Ce matin, j’ai peur d’avoir blessé une petite bretonne en lui disant un peu brutalement ma façon de penser, et je sais que ce n’est pas la première à qui ma liberté de dire et de penser arrive en pleine tronche. Il y a des libertés que je comprends, voire que j’anticipe (un peu trop aussi peut-être) et puis d’autres que je n’assimile pas bien et qui entrent en conflit avec ma propre liberté. Dois-je me taire ou dire ce que je pense ? Dois-je agir ou laisser les choses suivre leur cours ? Comment savoir où le respect de ma liberté s’arrête et où commence la vôtre ?

Sachez dans tous les cas que quand ma liberté vous heurte, ce n’est que rarement volontaire. Et quand ça l’est, c’est clairement exprimé, vous n’aurez donc pas de doute. La plupart du temps, mes maladresses sont juste le reflet du grand attachement que je vous porte, et de mon envie démesurée de vous aider à trouver ce qu’il y a de mieux pour vous.

Être libre, cela ne veut pas dire avoir le droit de tout faire et de tout dire. Cela veut juste dire que vous devez prendre également en compte la liberté de l’Autre et déterminer quelle est la meilleure manière de procéder pour arriver à vous accorder sur un sujet donné (si c’est ce que vous souhaitez, parce que si vous n’en avez rien à carrer, la question ne se pose pas).

Et en l’occurrence, pour moi ce matin, c’est de te dire que je suis désolée d’avoir été un peu virulente, je veux juste que tu sois heureuse et je suis très maladroite dans ma manière de t’aider. Pardon.

Comments

[étienne]

Ta chronique m'incite à te soumettre un autre sujet de réflexion peut-être en rapport... "à force de trop vouloir comprendre , on finit par trop comprendre..." et ça peut toucher la sphère personnelle tout comme la sphère professionnelle ou le contraire. Moi je commence juste à y penser et ça m'ouvre déjà des abîmes ;-)