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Le cadavre exquis du miroir (un peu flou peut-etre)
Vous le savez, j’habite dans un pays particulier qui peut être à la fois une chance et un calvaire. Une chance, parce que les copines sont à proximité quand tu pleures et que tu te dis « Mais pourquoi est il aussi méchant?! Parce queeeeeeee »….mais aussi un calvaire quand tu cohabites avec des gens qui te disent « je n'ai pas été excitée comme ça depuis la dernière baisse de la TVA ! » à l’annonce d’un ragot bien juteux.
Alors, dans ces cas là, comment survivre ? Parce que ce qui ne tue pas rend plus fort... ou pas. Touche à rien, j'suis médecin, j’ai la solution. Enfin mon amie du Pays des Hommes Verts, un monde parallèle, a trouvé la solution : la schizophrénie. La schizophrénie est une force en milieu hostile, elle permet de s’adapter sans transition à tous les publics croisables dans la caserne et de se fondre dans la masse. Une perle cachée dans une huitre. Un Saint Graal à dénicher parmi tant de coupes à l’air doré mais qui ne sont qu’en plaqué. D’ailleurs, si Joseph d'Arimathie a pas été trop con, vous pouvez être sûr que le Graal, c'est un bocal à anchois.
Même si spontanément, vous n’auriez pas fait le double mouvement de cheveux accompagné du rire de hyène et du célèbre « Allo non mais allo quoi, T’es une fille t’as pas de shampoing ! Non mais allo quoi ! », vous faites la pétasse quand nécessaire, pour mieux vous faire oublier. Au même titre que lorsque vous êtes à un pot avec des collègues de votre amoureux et que son chef vous fait une blague bien grasse du style cul qui gratte le soir, doigt qui pue le matin ou que le chef du chef se met à chanter « Quand il pète il trou son slip » vous souriez avec force même et vous vous taisez, parce que l’arbre du silence porte les fruits de la paix. Ceux qui luttent ne sont pas sur de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu ... La schizophrénie contextuelle est une lutte sous-marine !
Cette schizophrénie contextuelle n’est pas une maladie mais une qualité. Après tout, tout le monde a plusieurs facettes à sa personnalité. Je peux à la fois être superficielle avec Machine et faire des concours de Miroir magique dis moi qui est la plus belle, avoir des conversations politico-économiques avec Truc et lui dire « quoi, Bernard Tapie est en garde à vue, serait ce pour confirmer que, s'il y a eu entourloupe, il rendrait le pognon ? », mais aussi philosopher avec Bidule sur le fait qu’il existe des personnes auxquelles vous vous sentez liées instantanément et durablement, sans trop savoir pourquoi. Pour autant, cela n’empêche pas que quand je vois ce que je vois et que j'entends ce que j'entends, je suis bien contente de penser ce que je pense… Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin ... Ça me les brise… Mais en silence !
La schizophrénie contextuelle est valable aussi en tant que maman. Ici, il y a plusieurs types de mamans : les ayatollahs du nouveau maternage qui ne jurent que par le bio et l’écharpe jusqu’à 35 mois, parce que oui elles comptent encore en mois, qui défendent leur position en latin parce que Matrum amor mondum fecit et qui ont un sticker au cul de leur bétaillère 8 places qui dit « Je suis la Lumière et celui qui me suis ne sera jamais dans les ténèbres »; il y a les hyper coulantes qui laissent leurs enfants apprendre les fables de la Fontaine n’importe comment à coup de "Maître Corbac tenait en son bec un coulant baraqué » et pour qui le chocolat, c'est la vie ; il y a les féministes réalistes qui savent qu’un jour, les femmes domineront le monde mais pas aujourd'hui y'a les gosses qui réclament leur mère ; il y a les mères parfaites qui partent à l’école à l’heure, enfants bien peignés et qui arrivent dès le matin à trouver la force de chanter « Dans la forêt les animaux auront tous un petit cadeau », la mère overbookée qui arrive juste pile poil à l’heure de la fermeture de la garderie et qui embrasse son gosse en deux secondes en pensant à son travail et en se disant « ce soir, je ne dormirai pas peut-être, les dossiers devant être prêts pour demain matin » ...
Nan mais à un moment donné, faut arrêter quoi !
Vous, vous êtes un peu tout ca à la fois, en fonction du moment, de votre humeur et de votre dose de caféine absorbée. Mais pour ne pas subir les foudres de l’un de ces groupes quand vous êtes en présence, ou si par nécessité de service vous devez côtoyer un groupe avec lequel vous ne vous sentez pas d’affinité, le plus simple, c’est de s’adapter au discours. Genre t’occupe pas de la marque du vélo et pédale ou encore tant que mon patron fera semblant de bien me payer je ferai semblant de bien travailler. Le tout, c’est de bien savoir où vous mettez les pieds. Parce que la meilleur formation c'est l'information !
Vous pouvez aussi ne rien dire ou affirmer votre position hein, c’est pas un problème ! Certains ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. Mais qui aime la liberté ne doit pas craindre la solitude. Donc si vous ne le sentez pas, ne le faites pas sinon cela se verra. Moi je dis ça, je dis rien... Bientôt les vacances et bientôt plus de violence et si c'était ça la vraie vie en fait….
Le problème de la schizophrénie contextuelle, c’est qu’elle a ses limites bien sûr. Déjà, lorsque le degré d’intimité commence à être important, vous ne pouvez plus faire la girouette sous peine de passer pour quelqu’un sans personnalité. Ou pire, pour une faux-cul. Bien sûr, si vous n'acceptez pas le pire de mon caractère, vous ne méritez sûrement pas le meilleur de moi-même, mais il faut tout de même savoir ménager la chèvre et le chou pour ne laisser personne venir à vous et repartir sans être plus heureux.
C’est ma philosophie de vie depuis quelques temps d’ailleurs ,content de peu n'a rien à craindre : donner un peu de bonheur ou de joie à quelqu’un en disant oui quand votre fille vous dit « je veux voir Mickey », protéger une autre des affres de RadioRagots en disant que si A et B sont amoureux et que C et D sont bêtes alors A et C, et B et D sont bêtement amoureux et que ce n’est pas la peine d’en faire tout un plat ou tout simplement faire en sorte d’être sereine et droite dans ses bottes avec ce que la vie met sur mon chemin. Un jour je suis née, du coup après j’ai continué. C’était la première chose avec laquelle j’ai du faire ! Mais je sais que rien n’est impossible, Chuck Norris a déjà compté jusqu'à l'infini... deux fois donc pourquoi je ne pourrais pas assumer ce que je suis et avouer que je suis potomane ? Je vous vois venir à 10km : « T’es potomane? Génial !! Moi aussi je pète et j en fais des spectacles! On pourrait faire un duo si ça te dit !? », mais non, c’est juste que je bois beaucoup, rien de bien aérophagique là dedans. Quoique finalement l’un va peut-etre avec l’autre. Tout comme je peux assumer que non je ne suis pas chiante de nature, c’est un véritable travail sur soi, j aime emmerder le monde alors j’exploite mes compétences.
Bref, tout ca pour dire que se contenter de peu, ou satisfaire les petits plaisirs, ou se protéger des petites merdes de la vie, cela passe parfois par de drôles de chemins, y compris celui de ne pas faire ou dire ce que l’on pense réellement. Péter un miroir, c'est juste 7 ans de malheur, mais cela peut permettre de refaire la déco d’un salon qui vous sortait par les yeux parce que vous n’aviez pas eu votre mot à dire à l’époque. Chaque chose qui arrive a un sens et nous devons le trouver pour avancer. Si tu vois un grand oiseau blanc sur un lac, c'est un signe, un signe dont tu devras trouver la signification. On a tous deux vies, la deuxième commence lorsque l’on réalise que l’on en a qu’une. Dans ma vie d’avant je pouvais dire « J'aime les chats » sans mentir et jouer avec les chiens en prenant un air débile « il était où, hein, le Youki ?", maintenant je profite de la vie en essayant de comprendre les signes qu’elle m’envoie quand elle met sur ma route une chieuse au style de vie diamétralement opposé au mien ou comme le jour où j’ai perdu ma couille au fond du ravin. Que je n’ai pas de couille ne doit pas perturber votre lecture.
Atmosphère atmosphère est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? Et bien oui, tout mon propos est là. Pour survivre en milieu hostile, et pour résumer cette chronique, vous devez vous adapter à votre entourage, et si votre entourage est très changeant, changez avec eux. Mais ne vous oubliez pas pour autant. Parfois, j'aurai préféré être un homme, je pense que c'est plus facile ... quoique quand une femme est malade rien ne l'arrete, quand un homme est malade il se couche et gemit, vivement que les hommes accouchent.......... Et puis finalement, je me dis que ce que je suis, la brune de la compta qui faisait parti du top 10 des informaticiens, c’est pas mal aussi.
Tout ça ne nous rendra pas Mike Brant ma foi, et pardonnez mes fautes d'orthographe, mais les secondes sont des grains de sable, les minutes des galets, les heures des briques dont sont faits le passé, le présent et l'avenir, alors on fait avec. Et là je ne râle pas, je m'exprime ! Nuance !
Vous pourrez penser que la schizophrénie contextuelle est un sophisme que j’essaye de vous faire avaler pour parvenir enfin à finir cette chronique, et vous aurez raison. Et si vous le pensez en espagnol, après tout pourquoi pas, vous vous direz "y de repente se dió cuenta que todo era pura falacia". Ce ne sera pas totalement faux. Mais pain sur table n a pas de maitre alors finalement je fais bien comme je veux. La pensée est une pensée qui se pense suspendue à une pensée qui ne se pense pas. Je sais, ca a l’air compliqué comme ca, mais finalement, ca veut toujours dire la même chose. Adaptez-vous, et quand vous ne pouvez plus le faire, laissez planer le doute avec des points de suspension. Ah, si les points de suspension pouvaient parler, ils en diraient des choses, des choses et des choses...
Et dire qu'au début, je fais ce jeu pour le plaisir, quelle galère ! !
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